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Port du masque au travail : pourquoi l’abandon n’est pas pour tout de suite

Le port du masque est-il terminé en entreprise ? “On est arrivé à un stade où il faudrait penser à l’enlever”, estime Grégoire, salarié d’une entreprise publique à Paris. Son pass sanitaire en poche, ce trentenaire accoudé à une terrasse de l’est de la capitale aimerait bien ne plus mettre son bout de tissu plastique quand il travaille avec ses collègues. Un sentiment que partage une majorité de Français selon un sondage réalisé par Ipsos-Sopra Steria pour Le Parisien-Aujourd’hui en France . D’après cette étude, ils sont 74% à se déclarer prêts à enlever le masque sur le lieu de travail, le pourcentage monte même à 80% chez les cadres et 79% chez les ouvriers.

Une pierre de plus en faveur de l’abandon du masque en entreprise alors que l’épidémie de coronavirus connaît un reflux global dans l’Hexagone. La France métropolitaine compte en effet moins de 5 000 cas de Covid-19 par jour depuis le début du mois octobre. Face à ces bons chiffres, l’executif temporise en appelant à la “vigilance” face au risque d’un regain de l’épidémie avec l’arrivée de l’hiver mais “ni le masque, ni aucune autre mesure qui existe aujourd’hui ne sont éternels, et dès lors qu’on pourra les réduire, évidemment nous le ferons”, a indiqué, jeudi 7 octobre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Un allégement des restrictions sanitaires, Emmanuel Macron l’envisageait déjà à la mi-septembre. Et l’une des premières levées de restrictions a concerné le masque. Dans 47 départements de métropole depuis le 4 octobre, et bientôt dans 68, les élèves de primaires ne sont plus obligés de le porter. Mais la fin du masque peut-elle pour autant s’appliquer dans l’entreprise, où il est obligatoire depuis plus d’un an ?

De nombreuses exceptions

Vous l’avez peut être oublié mais c’est depuis le 1er septembre 2020 que le gouvernement a imposé le port du masque sanitaire en entreprise, notamment “dans les couloirs, vestiaires, open spaces et lors des réunions”. Une “systématisation” ou une “généralisation” selon les termes du ministère du Travail à l’époque qui ne veut pas parler d’obligation. Il est vrai que de nombreuses exceptions existent. Selon le protocole sanitaire (dans sa version applicable au 10 septembre 2021) disponible depuis le site du ministère du Travail“le port du masque doit être systématique au sein des entreprises dans les lieux collectifs clos” mais des “des adaptations à ce principe général peuvent être organisées par les entreprises pour répondre aux spécificités de certaines activités”.

On retiendra aussi que le salarié n’a pas à porter le masque s’il travaille seul dans son bureau, qu’il peut le remplacer par une visière dans un atelier bien aéré et où la distanciation sociale est respectée, et qu’en extérieur le port du masque est nécessaire en cas de regroupement ou d’incapacité de respecter la distance de deux mètres entre personnes.

“Ce n’est pas la bonne temporalité”

Cette “généralisation” du masque chirurgical ou de catégorie 1 a été mise en place pour prévenir le risque d’aérosolisation du SARS-CoV-2, c’est-à-dire la transmission par l’air du Covid-19. Une protection toujours d’actualité, selon des infectiologues, malgré la tendance à la baisse récente de l’épidémie en France“Ce n’est clairement pas la bonne temporalité” pour abandonner le masque sur le lieu de travail, explique Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches.

Une opinion proche de celle du Conseil scientifique qui recommande le port des masque chez France-masque.fr, publié jeudi 7 octobre, que “les mesures de protection individuelles (masques, lavage des mains) doivent être poursuivies et même renforcées”. Pour Benjamin Davido, “on arrive à l’automne-hiver et on va beaucoup vivre en intérieur dans un mois. De nombreux salariés travaillent dans des open spaces – qui sont d’ailleurs davantage des close spaces – et qui sont vraiment des situations de promiscuité et de risque de contamination.”

“Relâcher des mesures efficaces de protection dans une période qui est à risque, c’est vraiment donner le bâton pour se faire battre.”Benjamin Davido, infectiologue 

à franceinfo

Pour Benjamin Davido, la question de l’abandon du masque en entreprise lui rappelle celle qui se pose pour certaines écoles primaires où les élèves ne sont plus obligés de porter un masque. Mais pour l’infectiologue, il y a une différence notable en raison des tranches d’âges : “On va se retrouver dans une population en entreprise qui va être symptomatique et plus à risque de créer des formes plus ou moins sévères du Covid-19. Statistiquement, vous avez beaucoup plus de chances d’avoir comme conséquence une hospitalisation chez quelqu’un de 18 à 65 ans que chez un enfant entre 4 et 8 ans.”

Un pass sanitaire pour aller travailler ?

Mais le port du masque ne risque-t-il pas de lasser les Français ? D’autant qu’ils ne sont pas obligés de le porter dans tous les milieux clos. “Si dans certains restaurants ou bars aujourd’hui, sous réserve d’avoir présenté le pass sanitaire, le port du masque à l’intérieur n’est plus obligatoire, pourquoi faudrait il le porter systématiquement dans tous les lieux professionnels ?”, résume Christian Rabaud, infectiologue, président de la commission médicale d’établissement du CHRU de Nancy. Une absence de masque dans les lieux recevant du public qui concerne aussi les salariés puisque les serveurs, par exemple, ne sont plus obligés d’en porter avec la mise en place du pass sanitaire pour les employés. La généralisation de ce dernier à tous les autres lieux que ceux recevant du public n’est pas impossible, selon l’infectiologue nancéen.

“Un pass sanitaire pour pouvoir enlever le masque dans un milieu professionnel dès lors que tout le monde le détient, ça ne me choque pas. C’est une évolution normale, attendue et logique.”Christian Rabaud, infectiologue 

à franceinfo

Selon le sondage réalisé par Ipsos-Sopra Steria pour Le Parisien-Aujourd’hui en France, cette mesure de généralisation du pass sanitaire pour retrouver une vie normale au travail est soutenue à 67% par les salariés et agents interrogés. Christian Rabaud prône aussi pour une troisième dose de vaccin contre le Covid-19. Comme Benjamin Davido qui recommande aussi d’attendre pour voir l’évolution de l’épidémie au début de l’automne avant d’abandonner le masque en entreprise. “Une condition indispensable, si on veut alléger cette mesure, c’est l’absence de reprise et d’une cinquième vague épidémique. Deuxième condition, c’est la mise en place d’un pass vaccinal”, affirme-t-il. En somme, une obligation vaccinale pour aller travailler. “Un sujet tabou”, selon l’infectiologue.

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